Paru dans La Libre le 29-11-2023
Depuis des années, un certain lobby de la « bientraitance » s’agite autour de la question des châtiments corporels vis à vis des enfants. Dernier épisode : une ONG veut assigner la Belgique pour défaut de législation.
Il faut rappeler à quel point cette bêtise mérite une petite fessée.
Actuellement, dans nos sociétés occidentales, tout le monde est d’accord pour considérer que les châtiments corporels ne sont pas une bonne solution pour aider un enfant à grandir et qu’ils ont même des effets contre-productifs. Néanmoins, créer une nouvelle loi n’a pas de sens pour plusieurs raisons.
La loi interdit déjà le recours à la violence ainsi que les coups et blessures. De plus, la circonstance est aggravante quand il s’agit de violence à l’égard des mineurs. Il n’y a donc pas lieu de rajouter une législation ; trop de loi nuit à la loi.
Une nouvelle législation (inutile) revient à se focaliser sur l’acte et non sur l’intention. De nombreux châtiments humiliants sont nettement plus blessants qu’une fessée occasionnelle. L’important est de sensibiliser les parents au fait que l’enfant apprendra à se protéger et à se faire respecter s’il est respecté dans sa famille (ceci ne supprime pas la nécessité de mettre des limites).
Il y a lieu de différencier les situations : il peut arriver qu’un parent débordé ne parvienne pas à limiter autrement son enfant que par un geste, une fessée par exemple. Ce geste, s’il est occasionnel, n’est pas synonyme de maltraitance ou de rupture de la relation entre l’adulte et l’enfant. Il est préférable d’aider le parent à comprendre en quoi il a été dépassé, comment il peut dire « J’aurais pas dû » sans perdre la face.
Vouloir légiférer plus que de raison, c’est introduire la loi encore et encore, c’est brandir la force publique en père fouettard, menacer le parent d’un châtiment alors que le soutien à la parentalité doit être l’axe de base de toute politique en la matière. Soutenu, le parent pourra à son tour soutenir son enfant.
De guerre lasse, la Belgique, comme d’autres pays, finira par ajouter quelques lignes de code à un arsenal juridique déjà pléthorique (Bah, ça ne mange pas de pain). De leur côté, les associations concernées continueront de se faire mousser à bon compte, évitant des se coltiner à des violences nettement plus complexe. Par exemple, les pressions pour voiler petites et jeunes filles, un féminicide, rappelle Kamel Daoud, une prison et une condamnation à mourir une vie entière, un enterrement vertical, le renoncement acclamé à son propre corps.
Vincent Magos
Ancien directeur de la Coordination de l’aide aux enfants victimes de maltraitances.
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Ci-dessous, une petite illustration (vieille de plus de dix ans) qui a une longue histoire.