par Vincent Magos | Juin 30, 2014 | Quelques psy à éviter
Ils ont une petite cour qui boit leurs paroles et les cite religieusement. Leurs textes sont la bible ; leurs disciples sont dispensés de lire d’autres auteurs (si ce n’est revisités par le maître).
Toutes ces thérapies trop classiques, trop orthodoxes ne sont plus de mise ; ils ont trouvé la voie, celle des seigneurs, celle des meilleurs. Ils récitent des mantras dont ils ont perdu le sens (les non dupes errent), utilisent des huiles essentielles, préparent des thés rares, sont attentifs à votre personnalité globale (holistique, diront-ils) si pas à l’ordre cosmique et à vos vies antérieures.
Certains se réclament les authentiques et seuls successeurs d’un fondateur sanctifié, d’autres sont parvenus à faire la brillante synthèse d’auteurs les plus hétéroclites (Freud, Bouddha, Jung et Gurdjieff), d’autres encore se réclament au croisement de toutes les disciplines psychothérapeutiques dont ils ont tiré le meilleur de chacune grâce à La Révélation qu’il vous transmettront (un peu) par l’imposition des mains, l’aura de pierres amazoniennes ou une décoction de poudre de perlimpinpin.
Une thérapie avec eux offre des débouchés professionnels : avec un peu de chance (et surtout de budget), vous serez adoubé, ferez partie des disciples préférés et deviendrez un petit maître à votre tour.
Décodage
Aujourd’hui même s’ils se réfèrent toujours à des auteurs classiques, la plupart des psychothérapeutes s’ouvrent à des lectures diversifiées et sont à même d’intégrer des apports nouveaux à la fois parce que depuis cent ans des avancées théoriques on vu le jour mais aussi parce que le monde a changé. Il s’agit néanmoins d’ouverture, non de dispersion.
Cette ouverture est également liée à la question de l’altérité avec laquelle tout thérapeute doit pouvoir composer. Être intégré dans un groupement relativement large ou être désireux de participer à des conférences, séminaires d’autres associations montre la capacité de « faire avec l’autre ».
Comment aider un patient, accepter la surprise qui émerge en séance si l’on reste dans son quant à soi, dans son groupuscule, incapable de converser sans quitter son langage spécifique ?
Nous aimerions tous qu’une nouvelle forme de thérapie nous mette sur la voie du bonheur (et de la sagesse pour le même prix) grâce à quelques incantations ou autre procédé magique. Et de nouvelles thérapies, il s’en crée (et en meurt) chaque semaine… Hélas le new-age sera celui que nous construirons, pour nous, avec patience, brique par brique.
Dans le même type de démarche, entrer en religion est nettement moins coûteux, souvent plus honnête et tout aussi efficace. Et si vous en cherchez une qui sort des sentiers battus, qui se démarque de celle de vos parents; nous ne saurions que trop vous recommander le Pastafarisme, source inépuisable de joie et de créativité.
[Reprise d’une série d’articles que j’avais rédigé en 2014 pour un site fermé depuis : Les consolateurs | Les muets | Les prescripteurs | Les diplômés | Les séducteurs | Les brefs | Les gourous | Les m’as-tu vu ? | Les entraîneurs | Les théoriciens ]
par Vincent Magos | Juin 30, 2014 | Quelques psy à éviter
Vous l’avez découvert alors qu’il participait à une émission de grande écoute. Vous l’avez lu dans votre magazine préféré et avez trouvé tellement pertinente son analyse du dernier divorce (ou mariage?) de Pamela Vander Bild, et que dire de ses commentaires, la semaine suivante, à propos des récentes élections (ou la prostate du Président) !
Mais c’est le brio avec lequel, à la télévision, il a mouché Nicolas Devos qui vous fit complètement flasher sur lui au point de lui demander d’entreprendre une psychothérapie. Quoique très sollicité, il voulu bien accepter de vous voir, une fois tous les quinze jours (sauf, vous comprendrez, participation impromptue à une émission) – à un tarif qui, certes vous oblige à quelque sacrifices, mais que vous avez clairement perçu comme non négociable.
Vous appréciez à sa juste valeur ses interventions (énigmatiques parfois, mais qui donnent tant à réfléchir) et fondez littéralement sous la chaleur de son regard, au moment de vous séparer.
Entre deux séances, vous suivez son blog et ne manquez aucune de ses apparitions télévisuelles du samedi soir.
Vous savez que la thérapie sera longue… Secrètement, vous espérez qu’elle n’ait pas de fin.
Décodage
Habituellement les psychothérapeutes s’expriment peu de manière publique. Les journalistes sont toujours pressés, veulent une réponse immédiate, brève, compréhensible… Sans compter ceux qui aimeraient qu’on leur réponde ce qu’ils ont déjà pensé eux-mêmes. Ceci s’accorde mal avec une profession qui refuse les fausses urgences, a besoin de temps pour réfléchir et souhaite s’exprimer en nuance. En outre, cette prise de parole n’est pas sans effet sur les patients dont l’espace d’imagination se voit alors réduit par ce qu’ils découvrent de la vie ou des opinions réels de leur psy. En effet, la discrétion du psychothérapeute constitue un des éléments qui va permettre au patient de transférer (projeter) ses sentiments en séance et la non réponse (frustrante) va peu à peu donner une certaine intelligibilité aux mouvements inconscients qui sont à l’œuvre.
A l’inverse, il est important que les psychothérapeutes ne restent pas dans leur tour d’ivoire et participent à la vie de la cité en apportant des éclairages quant à certains processus, inconscients notamment. Tant les hommes politiques que les citoyens aimeraient que l’organisation sociale repose sur la raison, mais nos comportements sont empreints d’une irrationalité qu’il y a lieu de prendre en compte dans les décisions publiques.
De la même manière, apporter un contrepoint à ce qui est véhiculé par la publicité et les médias mainstream peut donner de l’air aux familles. D.W. Winnicott ou F. Dolto ont excellé dans ce sens.
A chacun de tenter de percevoir si les interventions publiques du psy concerné relèvent d’une tentative d’apporter un certain éclairage ou d’une façon de se faire mousser – auquel cas sa consistance laissera toujours à désirer.
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par Vincent Magos | Juin 30, 2014 | Quelques psy à éviter
C’est décidé ! Vous en avez pris la résolution, vous allez changer ! Le découragement pointe le bout de son nez ? Debout ! Les idées noires rodent ? Du balai ! La dépression ? C’est pour les faibles !
Il suffit de PO-SI-TI-VER ! De s’orienter vers une psychothérapie réellement efficace.
Le body building existe ? Le mind building aussi! Vous avez trouvé votre entraîneur : cheveu dru, teint halé, pectoraux avantageux (mais discrets), il va vous vous prendre en main (vous accompagner, a-t-il dit). Ce partenariat va maximaliser votre capital personnel et vous orienter vers les voies du succès.
De séance en séance, il vous aide à réduire vos points faibles, améliorer vos stratégies de développement, manager votre avenir, développer vos opportunités, optimiser vos performances, affronter de nouveaux défis…
Votre potentiel ne demande qu’à éclore. Grâce à votre psychothérapeute, votre personnalité se muscle et votre volonté acquiert progressivement la virilité des points d’exclamation qu’il affectionne quand il vous encourage. Votre regard affronte le vaste horizon et, votre confiance en vous (que dis-je : votre assertivité) s’étoffe. Vous sentez que bientôt vous allez performer ! Vous le sentez, n’est-ce pas? Là, au centre de votre corps.
Mais, mais, mais…
Vous avez un coup de mou; votre régime ne tient pas; sur la piste de danse vous vous foulez la cheville; vous n’arrivez toujours pas à prendre la parole en réunion…
Vous n’osez pas dire à votre psy que le soir vous pleurez dans votre lit, que le dimanche vous tournez en rond, que vous avez une fois encore claqué votre salaire en achats inutiles. Vous avez honte de votre faiblesse, honte de ne pas être à la hauteur.
Décidément, vous devez l’admettre, vous n’êtes pas assez positif. Le monde des gagnants n’est pas le vôtre. Vous connaissez Darwin et la sélection naturelle et avez été convaincu qu’il en va de même dans la société. Dommage… Tout le monde ne peut pas gagner (version libérale d’ Il y a beaucoup d’appelés mais peu d’élus).
Humilié, vous espacez les rendez-vous. De toute façon, lui, se désintéresse déjà de vous: la dépression, le fait flipper, il s’est armé ainsi pour ne pas s’effondrer.
Décodage
Nous aimerions tous être rationnels et positifs et plus encore que les autres le soient. Nous savons que fumer et boire est mauvais pour la santé, donc nous arrêtons ? Nous prenons des résolutions en début d’année et bien sûr les tenons…
La plupart des psychothérapeutes ont fait leur, le fameux aphorisme de Rimbaud « Je est un autre ». Ou, dans une version moins poétique, parleront de « division du sujet » ce qui revient à dire que si nous souhaitons rationnellement certaines choses, nous sommes néanmoins habités de pulsions et autre désirs inconscients qui luttent en nous et nous amènent à avoir certains comportements que nous savons pertinemment être destructeurs : Une fois encore j’ai fait ce choix amoureux alors que d’avance je sais où cela va me mener ! C’est plus fort que moi.
Dès lors tenter de muscler le conscient en espérant qu’il va dompter l’inconscient c’est compter sans les manière rusée dont celui-ci parvient à se glisser, à se déplacer pour nous faire trébucher là où on ne l’attend pas. Par contre, arriver à mieux l’apprivoiser, écouter ce qu’il a d’intéressant à nous dire aide à faire des choix plus lucides.
Les stratégies rationnelles peuvent convenir aux patients qui ont des difficultés d’élaboration ou peuvent constituer une étape d’un processus (commençons par essayer de voir clair dans votre budget, logement, emploi…) ; elles présentent néanmoins assez vite leurs limites.
Les curieux trouveront sur Internet La méthode Coué : La maîtrise de soi-même par l’autosuggestion consciente, dont les méthodes actuelles ne sont souvent qu’un rewriting habilement marchandisé.
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par Vincent Magos | Juin 30, 2014 | Quelques psy à éviter
Pourquoi se donner tant de peine à tenter d’être heureux alors que nous ne parviendrons jamais qu’à un petit malheur ordinaire ? Pourquoi aller raconter sa vie dans d’interminables psychothérapies alors que tout cela est génétique et qu’une petite pilule peut vous remettre sur pied ?
A l’avant garde de la santé mentale, les prescripteurs ont un médicament pour chacun de nos maux. Que vous soyez un enfant turbulent, un employé craintif, un joueur compulsif… Que vous soyez endeuillé par la mort d’un proche ou la perte d’un amour… il y aura toujours une substance pour vous venir en aide.
Comme vos difficultés sont génétiques, vous ne perdrez pas de temps à vous interroger sur votre entourage et vos relations avec lui. Ce que vous perdrez en liberté, vous le gagnerez en tranquillité.
Grâce à eux, vous bénéficierez d’une psychothérapie peu coûteuse : les séances sont brèves, espacées et les médicaments, pour la plupart, bien remboursés.
Décodage
Il ne fait aucun doute que certains troubles psychiques nécessitent un suivi médicamenteux. De même une prescription a parfois son son sens pour passer un cap difficile, pour tenir le coup dans sa vie professionnelle… Néanmoins la majorité des psychothérapeutes s’accordent pour dire qu’il y a sur-prescription d’antidépresseurs, anxiolytiques et autres spécialités. Quel sens cela a-t-il d’effacer la tristesse que nous ressentons à la perte d’un être cher ?
Par ailleurs, les recherches récentes en neuroscience montrent à quel point notre cerveau est doué de plasticité. Certes nous naissons avec un acquis, différent pour chacun, mais l’effet de l’environnement, de notre famille, des autres, et de nous-même modifie sans cesse cet héritage.
Petit addendum:
Pour ceux qui souhaitent creuser cette question, cela vaut la peine de se plonger dans les textes des médecins qui, à la suite de Michael Balint, ont pensé qu’écouter un patient avait du sens. Certes, cela prend du temps… et une formation qui dépasse le somatique, les groupes Balint par exemple.
Dans les années 80 j’ai eu la chance d’inviter pour une conférence Norbert Bensaïd dont le livre La Consultation fut un premier modèle du genre.
Plus tard, La maladie de Sachs de Martin Winckler reçu un accueil bien mérité tant du public que de certains de ses collègues au point de faire des émules: Le fils du Dr Sachs tient son blog, le Quotidien d’un médecin de campagne
Ils sont nombreux tels Didier Sicard, Professeur émérite à l’université Paris Descartes, ancien président du Comité consultatif national d’éthique qui n’hésitent pas à déclarer qu’ « il y a une tentation croissante de trouver une explication de plus en plus technologique à des désordres de l’âme ou du corps qui sont quelques fois bénins et qui étaient traités dans le passé sinon avec de la désinvolture, avec beaucoup de bon sens. »
Écouter… En guise d’illustration, écoutons Le fils du Dr Sachs dans un des ses billets : L’anguille et la corde
Il a 67 ans, mais ne les fait pas.
Il vient peu au cabinet, il n’a pas de traitement au long cours. Quelques douleurs tendineuses quand il jardine. Il gère seul ses viroses saisonnières.
Il est toujours très courtois, affiche un beau sourire et une assurance certaine en arrivant ce jour-là. A peine assis, il me tend quelques feuillets qu’il a imprimés sur internet.
Nous plaisantons sur le temps qu’il me fait gagner en venant déjà avec son diagnostic.
C’est vrai qu’à son âge, ce sont des problèmes fréquents.
Il accepte cependant qu’on précise un peu les choses. En effet, cela fait plusieurs mois qu’il se lève la nuit pour aller aux toilettes, et le débit, ce n’est plus ce que c’était. Quelques envies impérieuses, mais rarement.
C’est un problème de prostate, sans doute, il a fait des recherches. Il a même lu des choses sur la polémique du dosage systématique des PSA. Il ne craint pas plus que ça d’avoir un cancer, il veut juste un traitement symptomatique pour se lever moins souvent la nuit.
Avant de faire l’ordonnance, je lui demande s’il n’y a pas aussi des troubles de l’érection associés. Après un petit temps de latence, il reconnaît que ça aussi, ça ne fonctionne plus comme avant.
Je sens que le sujet est plus difficile à évoquer, mais peu d’hommes en parlent sans chercher un peu les mots. Je lui laisse le temps.
En creusant un peu, les troubles de l’érection sont intermittents. Il a toujours des érections matinales, mais les rapports avec sa femme sont très espacés. Elle est issue d’une famille très catholique, où l’acte sexuel n’est consenti que dans un but de procréation, alors à leur âge, forcément, c’est devenu rare, et toujours dans une ambiance glaciale teintée de culpabilité.
Il me confirme que c’est un facteur aggravant, que la prostate n’est pas la seule fautive dans l’affaire.
Son visage a changé déjà, il est plus crispé, ce n’est pas aisé de se confier sur des sujets aussi intimes. J’arrive cependant à lui faire admettre que « quand il se débrouille tout seul », il n’a pas de problème.
Pour confirmer cela, il me dit que ce n’est pas un problème de désir; cet été en vacances, il a rencontré une femme plus jeune, avec qui il a sympathisé. Il s’est mis à rêver qu’il n’était pas enchaîné dans ce couple vieillissant et guindé, dans une famille où l’on ne divorce pas. De la complicité naissante qu’il a eue avec cette femme, des goûts littéraires qu’ils ont partagés en seulement quelques après-midi. Tout ce qu’il n’a plus avec son épouse.
Il regarde par terre.
Il me dit qu’il est dans une impasse, que sa vie n’a d’autre sens que de donner l’apparence à son entourage d’un couple qui dure. Cela fait si longtemps qu’il a envie que ça s’arrête, mais il ne trouve pas de solution. Son épouse est un mur, il n’osera jamais lui parler séparation.
Il m’avoue qu’il a acheté une corde, qu’il va la voir de temps en temps, dans la grange où il l’a cachée, qu’il sait où il l’attacherait.
Les barrières ont lâché. Il pleure, sans retenue. Il s’excuse, puis pleure à nouveau. Cinq bonnes minutes. Je le laisse pleurer. Toute cette angoisse accumulée depuis si longtemps.
Petit à petit, il se calme, s’excuse vingt fois. Je le rassure, que non, il ne me fait pas perdre mon temps, bien au contraire. Qu’il a fait un grand pas en ayant le courage de me parler de tout ça. Qu’il a besoin d’aide et qu’on va se revoir, très bientôt, mais qu’en plus du traitement pour la prostate, on va compléter un peu l’ordonnance. Pour que la corde reste à sa place.
Il finit par me sourire. Il me remercie, me serre longuement la main en quittant le cabinet.
La consultation a duré 50 minutes. Heureusement, c’était la dernière.
Je me pose dans mon fauteuil. Je pense à ce patient, arrivant fièrement avec son diagnostic purement somatique, « rassurant », de ce qui aurait pu se passer si je n’avais pas gratté un peu le vernis, si j’avais été pressé ce jour-là, fatigué, inattentif. Je pense à ceux qui sont passés sans que je ne sente l’anguille sous roche.
Il venait pour une hypertrophie bénigne de prostate, je lui ai peut-être sauvé la vie.
Quant aux autres…
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par Vincent Magos | Juin 30, 2014 | Quelques psy à éviter
Leur vocation est de venir en aide aux âmes en peine. Leur empathie est immense et leur cœur saignera avec le vôtre. Depuis toujours ils sont à l’écoute des autres et les comprennent si bien. C’est d’ailleurs parce que dès leur plus jeune âge, leur entourage leur confiait chagrins et douleurs qu’ils ont choisi cette profession. Une boite de mouchoir en évidence vous signifie que vous pouvez (devez) pleurer. Tout au long des séances, ils vous consoleront des traumatismes de votre enfance et vous laisseront percevoir à quel point, eux, auraient pu être une maman vraiment attentive, un papa présent pour accompagner chacune des étapes de votre vie. Persuadé qu’une thérapie est avant tout une expérience réparatrice, ils vous offriront un confort douillet, sans risque d’être bousculé.
Chez eux, vous resterez toute votre vie à vous plaindre dans leur giron, ou les quitterez un jour, fatigué de geindre.
Décodage
Certes, une psychothérapie peut être une expérience réparatrice. Le fait d’être réellement écouté, avec bienveillance, dans toute sa singularité, jusqu’à nos zones les plus obscures, les plus bizarres, les plus folles contribue à une refondation. Mais il est illusoire de penser que l’on puisse faire l’économie de nos sentiments agressifs, haineux… de notre responsabilité à nos malheurs et à la manière dont nous les affrontons.
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